LES NOUVEAUX VISIONNEMENTS CULTES

mise à jour le 2 mai 2025

ANCIENT BEHEMOTH INOSTRANSCEVIA - Bo Yao avec Wan Guopeng, Jingping Wang, Xiaodong Zhao, 2023, Chine, 82m, version originale sous-titres anglais

Un groupe de collégiens décident de se rendre sur une île perdue. Cinq heures d'autobus dans la forêt et heureusement un bateau est trouvé pour les y conduire. Ils vont croiser un chercheur qui traîne dans le coin et qui sait comment se défendre contre un Inostranscevia, un dinosaure peu connu des amateurs, ayant vécu il y a 250 à 260 millions d'années. C'est on ne peut plus louche. 

Il s'agit d'un de ces films chinois que le site Imdb ne connait pas pour l'instant et dont il n'est pas facile de trouver trace sur internet. C'est très dérivé de tout ce qui s'est fait avant, avec des acteurs pas très convaincants, pas plus que la bête qui bouge de manière peu naturelle. Bravo pour une surprise dans les dernières minutes, mais c'est bien peu. Pour ceux qui veulent voir tous les dinosaures rares, pour la majorité de la population on conseille de s'abstenir. Mario Giguère

ANGRY VIDEO GAME NERD: THE MOVIE- Kevin Finn et James Rolfe avec James Rolfe, Jeremy Suarez et Sarah Glendening, 2014, États Unis, 115m

Pour sauver le monde de la destruction, le Angry Video Game Nerd doit affronter sa peur et confronter le ''pire jeu de tous les temps'', E.T. sur Atari 2600.

J'ai été fan du AVGN dès ses premiers vidéos sur youtube. Ça commence à dater cependant, mais James Rolfe a été révolutionnaire dans sa façon de présenter son format humoristique sur une plateforme en émergence. Durant des années, tout le monde qui critiquait des jeux semblait copier son style. À un moment, il était le créateur de contenu le plus populaire pour ce qui touchait aux jeux vidéo. C'était surtout le style de Rolfe, qui se permettait quelques avenues cinématographiques évidentes dans quelques vidéos, qui a permis de voir qu'il avait un certain flair à la réalisation. La question d'un film est donc rapidement arrivée.

Le film en lui-même est arrivé assez tard, en 2014 alors que Rolfe vivait un début de déclin de popularité. Ce dernier n'y est pas allé de mains mortes, avec une campagne de socio financement qui a explosé, il allait faire son film hollywoodien et mainstream. Le résultat s'avère une catastrophe, un film non-seulement aussi drôle qu'un enterrement, mais fait dans un style qui ne ressemble en rien au style du AVGN. Presque comme si Rolfe avait l'excuse de faire un film pour potentiellement se sortir de ce personnage, on se retrouve surtout avec un film interminable, avec une histoire inutilement complexe et inintéressante. On sent un manque de conviction certain au niveau de la direction des acteurs et du montage. Le personnage du Nerd, réputés pour la qualité de son sarcasme, se résume à un personnage détestable, siphonné de toute intelligence. En gros donc, c'était pénible et l'expérience colossale de tout mettre en place a eu un impact certain sur l'amour de Rolfe pour sa série web. Voulant devenir un réalisateur depuis toujours, il ne peut maintenant que se coller à son personnage de l'AVGN, dont il semble vouloir se détacher depuis 15 ans, pour pouvoir vivre sa vie. Un triste film. Abba

APORIA - Jared Moshe avec Judy Greer, Ed Gatheji et Payman Maadi, 2023, États Unis, 104m 

Sofie est incapable de se remettre de la mort de son mari. Un jour, un ami vient la voir en disant qu'il a réussi à créer une machine pour remonter le temps, qui lui permettrait de revenir dans le temps et empêcher son mari de mourir. Sauf que... Cette situation vient avec un choix moral difficile à laisser de côté.

Des films de voyages dans le temps, il y en a un et un autre. Certains ont de l'ambition spectaculaire et des budgets explosifs, certains tentent de davantage jouer dans notre tête. Ce APORIA, clairement de la deuxième catégorie, est davantage un drame moral qu'un film de science-fiction à proprement dit. Le scénario n'en demeure pas moins très intéressant. C'est lent, très lent et ça va en décourager quelques-uns. J'ai cependant été quand même passablement investit, surtout grâce à la splendide performance de Judy Greer. La réalisation laisse toute la place aux acteurs avec de longues scènes et peu de coupes durant les interactions. Si ça ne m'a pas véritablement marqué, j'ai quand même apprécié le visionnement. Abba

The BEAST FROM THE BEGINNING OF TIME - Tom Leahy avec Ralph Seeley, Dick Welsbacher, Marc Clark, Suzanne Farrar, 1965, États Unis, 63m

Deux archéologues et leur équipe font une découverte extraordinaire. Ils trouvent une main parfaitement conservé et en creusant encore plus le corps complet d'un ancêtre qui serait vieux de plusieurs millions d'années. On garde le secret pour se faire un maximum d'argent avec la découverte mais pendant qu'on déplace la relique, un orage électrique ranime la bête qui n'entend pas à rire.

Lorsque l'on découvre des films on a jamais entendu parler, il y a parfois de bonnes raisons pourquoi personne ne les mentionnent. Entre acteurs qui en font des tonnes, de longues séquences de nuit sans trop d'éclairage et une créature plus laide qu'effrayante, on ne peut pas dire que le spectateur est choyé. De très longues scènes de dialogues peu intéressants meublent les  moments ou il ne se passe rien. Le réalisateur joue aussi le monstre et il animait une émission télé ou il présentait des films d'horreur. On tente de nous faire croire que l'espèce de Cro-Magnon aurait marché sur Terre dans le temps des dinosaures. Rien de très scientifique. Mario Giguère

BEOWULF - Robert Zemeckis, 2007, États Unis, 115m 

En l'an 507, un horrible troll sème la terreur dans un royaume danois. Le monstre Grendel fait tant de dommages que Beowulf, un puissant guerrier arrive à la rescousse du royaume et dans un combat dantesque élimine la terrible bête. Mais le véritable mal n'est pas Grendel mais bien sa mère. Beowulf reçoit la mission de la tuer mais succombe à la tentation quand cette dernière lui propose une offre qui réveille en Beowulf son avidité et son désir de pouvoir. De retour chez lui, Beowulf affirme avoir tué la démone et devient roi. Plusieurs années plus tard, les pêchés de Beowulf reviennent le hanté avec l'arrivée d'une horrible créature.

Un très bon d'animation que ce BEOWULF, certainement pas dans ce qui se fait de plus stimulant au plan intellectuel mais quand même, un sacré film. Ça se regarde admirablement bien et d'ailleurs l'entreprise de base est très louable et le désir d'en foutre plein la gueule est vraiment visible. Les scènes d'action sont longues, foutent la langue à terre et se démarquent par leur très grande violence. Car il faut le dire, BEOWULF n'est pas un film pour enfants mais surtout un film où c'est l'animation qui permettait la belle démesure que l'on peut voir. L'animation est à couper le souffle, on reconnaît facilement chacun des acteurs dont le visage a été modelé et la précision sur les détails est vraiment impressionnante. Un petit problème est que je trouve que le film est trop long et ce perd dans des mélos vers la fin du récit qui prépare quand même un superbe combat bien violent entre Beowulf et la créature. Au final, un film surprenant et de qualité à considérer. Abba

BIKINI GIRLS VS DINOSAURS - Kenneth D. Barker avec Agne Adomulyte, Vicki Glover, Waleed Khalid, 2014, Royaume Uni, 52m

Trois héritières d'un royaume à l'aube de leur inauguration tombent dans un piège. Elles se retrouvent dans un trou noir et voyagent au temps des dinosaures, gracieuseté de leur méchante belle mère. Vont-elles survivre aux attaques de dinosaures et empêcher la marâtre de prendre leur place sur le trône, bonne question.

Un micro budget ou tout est dans le titre et les bikinis. Évidemment que les dinosaures sortis d'un petit ordinateur seront peu sérieux, comme tous les décors rafistolés sur écran vert. Grosse référence aux Anges de Charlie en passant avec une version du patron en grande folle. Les trois actrices sont sympathiques et comme c'est très court et que personne ne se prend au sérieux, on ne se plaindra pas. Mario Giguère

The BLACK CAT aka Il Gatto Nero - Luigi Cozzi avec Florence Guérin, Caroline Munro, Urbano Barberini, Brett Halsey, 1989, Italie, 89m

Quand Luigi Cozzi voulait terminer la trilogie débutée par Suspiria, mais ne voulait pas déplaire à Dario Argento, il déguisait son film en faisant croire qu'il était inspiré du Chat Noir d'Edgar Allan Poe. Résultat mitigé. C'est le moins qu'on puisse dire. La pauvre Daria Nicolodi qui participait au scénario l'avait d'ailleurs laissé tomber. Alors Cozzi a fait de son mieux avec un mince budget, beaucoup de jeux de lumières, un soupçon de science fiction et Caroline Munro, qui avait encore un bon souvenir de Star Crash ou elle était la vedette.

Le scénario est un peu n'importe quoi malheureusement, racontant la lutte entre la troisième Mère, la sorcière Levana et l'épouse du réalisateur du film qui se prépare a son sujet. La découverte d'un livre antique racontant l'histoire des trois sorcières: Mater Suspiriorum; Mater Tenebrarum et Mater Lachrymarum, annonce portant une catastrophe. Malheureusement, on se promène entre ce qui n'était qu'un rêve, l'enfant est en danger de mort, tout le monde est en train de mourir et une espèce de fée magique qui se pointe dans un téléviseur. La douche de vomi vert ou le visage de Levana qui semble fait avec des petites pates pour la soupe, ne feront peur qu'a peu de gens. Florence Guérin, que je vois pour la première fois, s'en tire bien. en mère qui panique avec raison. La trame sonore emprunte à l'occasion la musique du film Suspiria, se promenant entre influence rock et des passages à la John Carpenter.

Le Blu-ray de la compagnie Severin offre une belle copie restaurée ainsi qu'un petit entretien de dix minutes avec Caroline Munro et Luigi Cozzi, plus la bande annonce. Mario Giguère

A CURE FOR WELLNESS - Gore Verbinsky avec Dane DeHaan, Jason Isaacs, Mia Goth, Celia Imrie, 2016, États Unis/Allemagne/Luxembourg, 146m

Un employé ambitieux doit aller chercher le Président Directeur Général de sa compagnie, parti sans laisser de nouvelles dans un centre de bien être dans les Alpes Suisse. Tout va se compliquer.

Gore Verbinsky, réalisateur et co-scénariste, a visé trop loin et a raté la cible. De superbes images dans un décor  naturel paradisiaque et de bons acteurs ne peuvent cacher les failles d'un scénario limite incompréhensible qui s'étale sur une durée bien trop longue. Qui plus est, lorsque les éléments d'horreur fantastique débarquent, on est dans la redite de classiques qui ratent la cible. Verbinsky avait évidemment connu du succès avec son remake de The Ring et la franchise du Pirate des Caraïbes. Dane DeHaan et Mia Goth sont certes excellents et le budget était plus modeste que ses autres blockbusters, mais sa sortie en salle fut de très courte durée et ne rapporta que la moitié de son budget. Mario Giguère

DON'T WORRY DARLING - Olivia Wilde avec Florence Pugh, Harry Styles, Chris Pine et Olivia Wilde, 2022, États Unis, 123m

Après avoir déménagé dans une communauté d'apparence parfaite, Alice se demande où va vraiment son mari à tous les jours et pourquoi tout a l'air aussi étrange. Plus elle cherche, plus les réponses floues l'inquiètent.

Y'a eu tellement de drama autour de ce film où apparemment, les acteurs ne s'aimaient pas entre eux, conflits avec la réalisatrice, Shia Leboeuf renvoyé du projet, des vidéos laissant sous-entendre de la tension. J'ignore ce qui est vrai dans tout ça et je m'en branle un peu. C'est cependant avec ses rumeurs que ce film est venu à moi et dès le départ, j'étais très hésitant. J'adore THE STEPFORD WIVES (L'original), donc de toucher à ce film, qui lui ressemble à mon avis un peu trop m'a d'abord un peu dérangé. Ensuite, le film progressivement prend sa propre identité, mais le problème demeure évident : on a ici un beau film, avec de bonnes idées, mais qui ne sait jamais vraiment où aller. C'est bien dommage, parce qu'au niveau des acteurs, c'est excellent et Florence Pugh demeure dans une classe à part à Hollywood présentement et au niveau de l'esthétique générale, c'est un des très beaux films que j'ai vu dernièrement. Clairement, Olivia Wilde a un flair à la réalisation impressionnant et son idée de lentement étouffer l'image comme la communauté étouffe le personnage principal m'a bien impressionné. Le problème, c'est que ce n'est pas particulièrement prenant, rythmé, bien mené scénaristiquement. On a l'impression que le punch n'est pas assez bien préparé, ni assez bien expliqué ou exploré vers la fin du film. La présentation des personnages secondaires manquait aussi en épaisseur et ce malgré le fait qu'on les exploite constamment à l'écran. Je pense que DON'T WORRY DARLING avait tous les ingrédients d'un succès, mais le résultat est en-dessous de potentiel. Abba

DREAMS - Akira Kurosawa avec Akira Terao, 1990, Japon/États-Unis, 119m

DREAMS est une collection de courts métrages venant de rêves récurrents qu'aurait le réalisateur Akira Kurosawa. 

Film complètement atypique de la filmographie du maître Akira Kurosawa. Incapable de financer son film au Japon, probablement car il a critiqué l'utilisation du nucléaire dans le film. Ce sont des figures de proue hollywoodienne dont Steven Spielberg et Martin Scorsese (Qui jouera dans le film) qui vont permettre au film d'exister. DREAMS est en fait un film d'anthologie, suivant un même personnage se déplaçant d'un rêve à l'autre. Si tout commence dans la plus pure des beautés, le film prend une tournure beaucoup plus sombre vers une fin apocalyptique. La première chose que l'on remarque, c'est l'esthétique splendide du film. Certains plans sont des recréations parfaites de peinture existantes. On se déplace avec plaisir d'un rêve à l'autre et si ce sont vraiment des rêves de Kurosawa, cet homme avait les rêves les plus magnifiquement philosophiques jamais faits. C'est un peu long par moments, parfois un peu ennuyeux dans certains segments, mais ça demeure un cinéma de qualité, fait par un homme techniquement aveugle. Je n'irais pas à le mettre dans les meilleurs Kurosawa, mais c'est une pièce importante de sa filmographie pour ceux qui voudront plus comprendre le maître du cinéma japonais. Abba

EMMA - Autumn de Wilde avec Anya Taylor-Joy, Mia Goth, Johnny Flynn, Josh O'Connor, Callum Turner, 2020, Royaume Unie/Chine/États Unis, 124m

Dans l'Angleterre des années 1800, Emma est toujours célibataire à 21 ans et passe ses journées à former des couples selon ses intuitions qui sont régulièrement bonnes. Rapidement, ses talents lui font défaut et elle cause plus de peine que de joie à sa nouvelle amie Harriet, tout en offusquant son voisin Mr. Knightley.

C'est pour le duo Anya Taylor- Joy et Mia Goth que je tenais à regarder le film, je l'avoue. Les deux actrices me fascinent et elles sont excellentes dans cette adaptation d'un classique de Jane Austen, que je connais peu ou pas du tout. Dès les premiers instants, les prises de vues de décors enchanteurs accompagnées d'une musique toujours exquise, nous donnent le sourire aux lèvres. On se doute évidemment que le beau voisin qui reproche à Emma son comportement d'entremetteuse va probablement  finir par avouer qu'il la trouve tout aussi fascinante qu'irritante. Bill Nighy est drôle et complètement déconnecté de la réalité en grand dandy prétentieux. En fait, tout le casting est excellent et impeccable. La réalisation est soignée et j'ai particulièrement apprécié les orphelines qui avancent en ligne joyeuse. C'est donc un peu surprit que j'ai adoré et que je conseille Emma avec empressement. Hé oui, Anya Taylor- Joy et Mia Goth sont très mignonnes et excellentes dans leurs rôles. Mario Giguère

EXTRACTION - Steven C. Miller avec Kellan Lutz, Bruce Willis et Gina Carano, 2015, États Unis, 92m  

Un ancien agent de la CIA est kidnappé par un groupe terroriste. Le fils, agent de la CIA, apprend que le groupe ne fera rien pour sauver son père, ce qui le pousse à le retrouver par lui-même.

Les films sont souvent prévisibles. Difficile de créer une recette gagnante aujourd'hui. Il y a ceux qui tentent quelque chose et qui se trompent ou pas. Et il y a ceux qui n'essayent rien, mais rien, qui décident de faire un film pour faire un film, sans rien ajouter, voulant simplement se faire un peu de fric. Ben voilà, EXTRACTION est là pour vous. Je n'ai rien ressenti en voyant le film, rien du tout. Ce n'est pas si ennuyeux, mais ce n'est jamais intéressant. C'est le parfait purgatoire cinématographique et avouons-le, ce film existe simplement parce que Bruce Willis y a prêté son nom. D'ailleurs, il fait vraiment acte de présence puisque j'imagine qu'on a essayé de créer une nouvelle star d'action avec ce héros sans expression et nul à chier. La mise en scène tente des choses, mais sans grande compétence et en faisant tout tomber à plat. Honnêtement, attendez-vous au pire et PEUT-ÊTRE que là, vous ne serez pas déçu par ce triste film. Steven C. Miller roule toujours sa bosse dans des films de séries B d'horreur ou d'action et peine encore à en faire un bon. Abba

EXTRACTION 2 - Sam Hargrave avec Liam Hemsworth, Golshifteh Farahari, Adam Bessa et Tornike Gogrichiani, 2023, États Unis, 123m

Après avoir à peine survécu son sauvetage au Bangladesh, Tyler Rake retourne en action pour sauver une mère et ses enfants de prison, alors que leur père, lui aussi en prison, est un dangereux chef de gang. Suite à la réussite de l'opération, Rake se retrouve poursuivi de façon acharnée par la famille du criminel.

J'ai vu le premier EXTRACTION il y a quelques années et j'avais apprécié, sans plus. Les scènes d'action étaient bonnes et le drame, pas mal dans la dernière partie. Arrive de nulle part cette suite et je dois dire, je suis sous le charme. Maintenant, pas mal de gens tentent de faire des films d'action à la JOHN WICK, en stylisant à mort et en faisant des scènes parfois bien longues et hyper chorégraphiées. EXTRACTION 2 n'en fait pas exception, mais se démarque par sa vélocité, sa violence brute et le fait qu'on a vraiment l'impression que le personnage principal se fait mal à chaque seconde. C'est étrangement plaisant de voir un film aussi simple, qui prend le temps de respirer et de développer ses personnages et qui y va d'autant de rigueur quand ça pète. J'ai le goût de dire à Marvel de prendre des notes. C'est brutal, violent, mais encore plus réussi au niveau du drame, avec un enjeu beaucoup plus complexe que de simplement sauver un adolescent comme dans le premier film. Un de mes films préférés de 2023 sans l'ombre d'un doute et un qui est venu de nulle part! Abba

Un FLIC VOIT ROUGE aka Mark il poliziotto aka Blood, Sweat and Fear - Stelvio Massi avec Franco Gasparri, Lee J. Cobb, Sara Sperati, Giorgio Albertazzi, 1975, Italie, 91m

Milan, durant les années de plomb, le commissaire Mark Terzi est à la poursuite du dirigeant d'un vaste réseau de distribution de drogue dans la région. Célibataire vivant seul avec son gros Saint-bernard nommé Whisky, il va héberger brièvement une droguée qui a frôlée la mort. Lorsque son fidèle acolyte est tué, il est prêt à tout pour coincer les coupables. Il soupçonne de plus en plus le riche homme d'affaire, Benzi, qui ferait circuler  de l'héroïne.

Franco Gasparri, grande vedette de romans photo, joue dans son deuxième film. Le succès sera instantané. Avec un scénario du grand Dardano Sachetti et accompagnée d'une musique signée du génial Stelvio Cipriani, le spécialiste du Polar Stelvio Massi s'en donne à coeur joie avec une mise en scène pleine d'action. Les cascades de voitures sont impressionnantes, les poursuites à pied s'enchaînent et on ne s'embarrasse pas de romance à l'eau de rose. Massi utilise un boxeur fraîchement à la retraite dans un rôle de vilain qui lui va comme un gant. Giampiero Albertini est le collègue chevronné et on est triste de son départ qui signale un nouveau niveau de violence. Sara Sperati est Irene, la pauvre droguée au sort aussi triste. On ne présente plus le renommé Lee J. Cobb, un vétéran à la longue carrière, toujours excellent. Gasparri joue le ténébreux Terzi, très stoïque, on dirait à la Inspecteur Harry. Je n'étais doc pas surprit d'apprendre l'admiration de Massi pour Don Siegel, réalisateur  (Dirty Harry, Play Misty for Me, Invasion of the Body Snatchers). On souligne au passage un moment d'humour comme Massi les aime lorsque que l'on nous explique comment faire du spaghetti dans les laboratoires de la police. Que du bon.

Le combo digipack BluRay + DVD sorti chez Artus Films bénéficie d'un master 4K restauré. En suppléments - l'indispensable présentation du film par Curd Ridel, fan de Stelvio Massi, bourré de détails et d'anecdotes. Sa présentation des acteurs est des plus fascinantes. On enchaîne avec un entretien avec Danilo Massi, le fils du regretté réalisateur, qui joue un rôle secondaire, un personnage et un homme très sympathique qui a aussi participé à la production. On ajoute un court diaporama d'affiches et de photos. Offert en versions française et italienne avec sous titres français en option. Mario Giguère

The FOREST - Jason Zada avec Natalie Dormer, Eoin Macken et Stephanie Vogt, 2016, États Unis, 93m 

Une jeune femme va dans la fameuse forêt japonaise où les gens vont pour mettre fin à leur jour. Elle tente d'y retrouver sa soeur jumelle qui est disparue depuis peu. Sur place, elle est cependant confrontée à une présence surnaturelle qui la terrorise.

The FOREST a le mérite d'avoir assurément une des bases scénaristiques les plus intéressantes de 2016 pour un film d'horreur et c'est d'ailleurs là que se termine tout le mérite du film, puisque le reste est à jeter. Tout semble manquer dans ce film, D'abord, cette fameuse forêt, très bien située dans la première demi-heure, dont la signification semble presque s'évaporer plus le film avance pour ne devenir qu'un lieu hanté comme un autre. Le personnage principal est décrit de façon volontairement flou, mais jamais avec assez d'assurance pour que l'on veuille jamais s'attacher à elle. Les scènes d'horreurs, très convenues en passant, n'ont non-seulement aucun impact et tension, ne sont jamais bien travaillées. Dans le fond, le problème est l'entreprise de THE FOREST, car il y a un sérieux manque de rigueur au niveau du scénario et de la réalisation. À la fin, on tente de brasser un peu la sauce avec des twists confus, mais à ce stade, vous risquez déjà d'avoir perdu tout intérêt. Abba

GREEN ROOM  Jeremy Saulnier avec Anton Yelchin, Joe Cole, Alia Shawkat, Callum Turner et Patrick Stewart, 2016, États Unis, 95m

Un groupe de punks formé de jeunes sans attache assiste lors d'une représentation dans un bar néo-nazi à un meurtre dans leur loge. Immédiatement, le groupe s'y enferme pour échapper aux assaillants qui vont tout tenter pour les faire sortir et les éliminer, dans le but d'effacer toutes les preuves derrière eux.

Probablement dans mon top 5 des films de 2016, je considère GREEN ROOM comme un petit ovni cette année-là, avec son atmosphère et son genre unique. C'est un thriller, mais avec une étrange orientation. Je pense que je vais amener un terme peu utilisé, mais qui est devenu un genre presque à part entière aujourd'hui, mais j'irais avec un Thriller Hipster. Cet hybride ne sera pas au goût de tout le monde, mais j'adore le mélange de thriller hyper violent et de moments de pauses avec des dialogues complètement délirants. L'histoire est extrêmement simple et on n'en retire pas vraiment rien à ce niveau, par contre, tout est dans le style, dans l'atmosphère et la réalisation. C'est extrêmement violent, avec des morts graphiques et dangereusement in your face, une décision qui ajoute à la tension du métrage, puisqu'on se met davantage derrière les personnages. L'ingrédient surprise de l'entreprise demeure Patrick Stewart, celui qui depuis des années libère la personnalité d'un gentil grand-papa, en chef néo-nazi sans scrupule et effrayant dans sa façon de dire toutes ses lignes. En gros, si vous voulez quelque chose de genre qui se distingue pour les bonnes raisons, GREEN ROOM est un des incontournables de l'année. Abba

HERCULE ET LA REINE DE LYDIE aka Hercules Unchained aka Ercole e la regina di Lidia- Pietro Francisci avec Steve Reeves, Sylva Coscina, Gabriele Antonini, Fulvia Franco, 1959, Italie, 100m

Accompagné de son épouse Iole et du jeune Ulysse, Hercule fait halte à Colone, à la demande d'Œdipe, pour régler un différend qui oppose les fils de ce dernier, Etéocle et Polynice. Mais Hercule boit à la source de l'oubli, et tombe prisonnier dans le piège d'Omphale, la cruelle reine de Lydie. Ulysse et ses compagnons, les Argonautes, vont partir à sa rescousse.

Un an après le retentissant  succès d'Hercule sort la suite ou, malheur, il boit la source qui lui fait tout oublier et on lui raconte qu'il est amoureux de la Reine de Lydie. Évidemment que sa vraie épouse se fait du mauvais sang, pendant que celui qui ne se rappelle pas de son nom.pas plus que du reste, deviens l'amant de la perfide Omphale. Dans d'autres genres de classiques c'est un coup sur la tête qui a cet effet. Toujours aussi Herculéen, comme de raison, il a heureusement des amis qui vont tout faire pour le sauver. On remarque rapidement les éclairages de Mario Bava qui se rapprochent de ses films solo, avec une palette et des plans superbes. Au point ou on lui donne parfois le titre de co-réalisateur. Sylvia Lopez est cette excellente méchante reine qui veut se coller sur les muscles de Steve Reeves. On n'a aucun doute que tout va bien se terminer, mais les péripéties s'enchaînent à un bon rythme, les combats sont nombreux et dans le genre, il ne se fait guère mieux,

En suppléments dans l'édition Coffret digipack Blu-ray Dvd, master 2K restauré, parue chez Artus Films, on trouve Hercule l'invincible, entretien avec l'acteur Willy Colombini, une scène coupée, un diaporama d'affiches et de photos. Offert en version audio français et italien et avec  sous-titres français en option. Mario Giguère

HORROR OF THE HUNGRY HUMONGOUS HUNGAN - Randall Dininni avec Joseph E. Miller, Brenda Moyer, David A. Yoakam, 1991, États Unis, 98m

Le célèbre et regretté Jack Palance, en voix off, nous raconte les origines d'un rituel vaudou qui donna naissance à un monstre sanguinaire. On arrive aux États Unis aujourd'hui, ou un chercheur prétend travailler sur un remède au cancer, mais qui a mis la main sur la potion qui, injectée dans un cadavre, le réanime, le transformant en créature qui veut tout massacrer sur son passage. Il va aller croiser des jeune sui font la fête en camping sur le bord d'un lac.

J'a i cru que c'était tourné en super 8 dans les années 60 ou 70. Nenni, ca sort en 1991 et ce sera la compagnie Troma qui va le distribuer plus tard. On est en présence d'un film amateur, pas très sérieux, ou des adultes prennent de l'alcool et font la fête pas trop habillés car il fait chaud en plein été. Le monstre est d'un ridicule probablement assumé, un masque à rabais et une perruque blanche étant simple mais plus rigolo qu'effrayant. Il est carrément ridicule. L'éclairage est parti en vacances et on est heureux de mieux voir ce qui se passe lors des scènes en plein jour. La musique est parfois intéressante, mais la piste de danse dans le sous-sol est interminable. On a droit à la visite courte d'un sosie de Pee-Wee Herman. Personne n'a l'air de se prendre au sérieux (voir les hilarants suppléments en extra), certes, mais j'étais content d'avoir réussit à passer au travers. Mario Giguère

INN OF THE DAMNED - Terry Bourque avec Judith Anderson, Alex Cord, Michael Craig, Robert Quilter, 1975, Australie, 118m

1896, Australie, dans une auberge isolée, les calèches débarquent des gens qui veulent se reposer pour une nuit. On ne les revoit jamais. Débarque alors un chasseur de prime américain, Cal Kincaid, qui va tenter de comprendre ce qui se passe dans le patelin.

Qualifié comme étant le premier western d'horreur australien, il est une version allongée d'un scénario devant faire partie de la série télévisée Fright, qui ne vit jamais le jour. C'est ici un couple âgé qui fait office de meurtriers sadiques qui piègent les touristes. Le synopsis de base est familier, mais on sera surprit du drame à la base de cette hécatombe meurtrière. L'ambiance est curieuse, on est dans une forêt, loin des paysages des far West américains ou des tournages italiens en Espagne pas loin des déserts et des cactus. Pourtant les personnages typiques y sont. C'est la disparition d'un sheriff qui suivait le chasseur de primes qui démarre la quête de vengeance de Kincaid. La nudité des dames abonde et on a droit à une scène de saphisme. Si le thème musical est bon, tout au long, on a droit à des passages au synthétiseur qui détonnent. Les acteurs principaux sont très bons, particulièrement Alex Cord (Kincaid) et Judith Anderson (Caroline Straulle). On nous explique tout à la dernière minute, au travers des cadavres que l'on trouve. Pas méchant. Mario Giguère

IT CAME FROM SOMEWHERE - Ashley Hefner & Steve Hermann avec Paige Bourne, Dominick Hannah, Beth Metcalf, Jake Yanko, 2022, États Unis, 61m

Dans les années 50, une soucoupe volante s'écrase non loin d'une petite ville américaine. Une créature s'en échappe et les pilotes de l'engin partent à sa recherche, transformant en squelette tous les habitants qui refusent de coopérer. Une bande de jeunes vont tenter de les arrêter au péril de leur vie.

Ce qui commence comme une parodie assez fidèle du film Plan 9 from Outer Space du célèbre  Ed Wood va rapidement bifurquer lorsqu'une romance s'installe entre une terrienne et un envahisseur qui semblait sans émotions. Le monstre tarde à se montrer et s'avère pas méchant du tout, devenant ami avec une petite fille. Le noir et blanc et le format 4:3 sont d'époque et les bagnoles sont aussi authentiques. La soucoupe est littéralement une soucoupe qui semble avoir explosé, mais qui sera impeccable au final. On a dû s'amuser durant le tournage avec les stéréotypes d'une autre époque. Le Cyclope d'un autre monde est cependant mieux fait que ce qu'on voyait dans les années 50. C'est court et on passe un bon moment. Un suite a été réalisée l'année suivante. Je pars à sa recherche. Mario Giguère

JURASSIC CITY - Sean Cain avec Ray Wise, Kevin Gage, Vernon Wells, Dana Melanie, 2015, États Unis, 88m

La même journée ou le patron d'un pénitencier va recevoir un criminel hautement dangereux, un de ses amis lui demande une faveur. Il a besoin d'un endroit tranquille pour stationner un camion avec un contenu très spécial pendant quelques temps. Parallèlement trois jeunes femmes mineures sont ramassées pour avoir bu de l'alcool pendant un party trop bruyant et elles aussi vont finir dans une cellule de la prison. Évidemment, dans le camion se trouve trois dinosaures, qui s'échappent et le bordel commence dans l'établissement. Il ne manque que Michel Pagliaro  qui chante : Y a une émeute dans la prisoooon !

Avec une belle brochette d'acteurs: Ray Wise (Twin Peaks) en chef de prison, Kevin Gage (Heat, G.I. Jane) en violeur de jeunes filles et Vernon Wells (The Road Warrior, Commando) en pourvoyeur de dinosaure. Les créatures digitales sont correctes, les filles ne sont pas toutes nunuches et pendant un temps on arrive presque à croire que le tueur a une âme, ce qui fait un peu changement. Ceci étant dit on est dans un film d'action avant tout et dans les dernières minutes, on verra carrément Los Angeles envahit par une horde de dinosaures variés. C'est l'apocalypse. Un tas de personnages secondaires et quelques principaux vont se faire bouffer par les bestioles du jurassique et au final Ray Wise a un rôle fort sympathique, ce qui fait changement. Un film d'action qui s'assume. Sean Cain, ici réalisateur et scénariste, est plus connu comme monteur. On lui doit aussi Terror Birds et Silent Night, Zombie Night. Mario Giguère

JURASSIC TRIANGLE - Victor De Almeida avec Chrissie Wunna, Danielle Scott, Connor Powles, Sian Altman - 2024, États Unis, 84m

C'est l'histoire classique d'un groupe de personnes en hélicoptère qui traversent une tempête pour atterrir en catastrophe sur une île inconnue. Comme le veut la tradition ancienne, ils vont y trouver des dinosaures et autres bestioles bizarres et vont tout tenter pour survivre. Surprise, ils ne sont pas les premiers arrivés.

Il n'est pas toujours facile de trouver une idée originale, surtout lorsqu'on réalise un autre film de dinosaures dans la foulée féconde des dernières années. Choisir de raconter du déjà vu avec des effets spéciaux pas trop dispendieux n'aide en rien. Sian Altman est une jolie rousse qui a du charisme, mais  l'ensemble du casting est plus fade. Des armes vides abandonnées qui retrouvent des minutions par miracle, c'est pas mal prendre le spectateur pour ce qu'on n'est pas. Il y a bien quelques créatures qui semblent venir d'ailleurs, mais c'est bien peu. Vite vu, vite oublié. Mario Giguère

The LOST VALLEY - Chris Bucher avec Chris Bucher, Silvan Buess, Jonas Ernst, Meryl Marty, 2017, Suisse, 45m, version anglaise

La fille d'un archéologue disparu au Cambodge est à la recherche d'une vallée ou il pensait trouver les ruines d'une cité perdue. 

Ce court film de 45 minutes en provenance de la Suisse a des airs du classique de 1925: The Lost World, mélangé avec Heart of Darkness, roman sorti en 1899 qui a aussi inspiré Apocalypse Now. La commande est donc ambitieuse, les moyens disponibles par contre sont restreints. De furtives apparitions de dinosaures sont tournées avec de simples marionnettes peu crédibles. Une sauvageonne a une chevelure trop travaillée et un costume aux allures trop modernes. Chris Bucher écrit, réalise et joue un des rôles principaux. On saupoudre un humour juvénile entre les scènes dramatiques. La photographie est presque trop soignée pour avoir le parfum d'une époque lointaine. Bravo pour l'effort, mais on comprend que ce ne soit pas plus connu. Chris Bucher continue de réaliser des courts et long métrages. Mario Giguère

MACUMBA SEXUAL - Jess Franco avec Ajita Wilson, Lina Romay, Antono Mayans, Jess Franco, 1983, Espagne, 89m

En vacances aux Iles Canari, Alice (Lina Romay), courtière en immeubles, et son mari, écrivain, se reposent. Alice reçoit un coup de téléphone de son patron. La Princesse Obongo (Ajita Wilson) veut acheter une luxueuse demeure à Atlantic City et Alice doit conclure le marché, elle aussi est sur l'ile, avec une excellente prime financière en vue. Alice rêve d'elle depuis quelques temps, des cauchemars ou elle est son esclave sexuel dans des rites de la Macumba, culte afro-brésilien proche du vaudou en Haïti.

Acceptant l'offre d'un couple de producteurs de réaliser en toute liberté tous les films qu'il désire faire avec seulement un budget restreint, Jess Franco laisse libre cours à son imagination et ses nombreuses influences. Dans une atmosphère onirique, on ne sait plus qui est vivant et qui est mort par moments, le scénario avance tranquillement, bourré de séquences lancinantes ou le sexe est omniprésent. Entres soumissions sado masochistes, Obongo a deux esclaves qu'elle tient en laisse, Alice est entre extase et souffrance. Ajita Wilson est imposante de par sa grandeur, sa force, son aura érotique et elle domine tous ses scènes, sous l'oeil de la caméra de Franco qui caresse littéralement son corps. Idem pour Lina Romay qui porte peu ou pas de vêtements tout au long, marchant nue sur une dune, dans un long plan. Le spectateur n'ose faire de pronostic à savoir comment tout cela va se terminer. Franco interprète un propriétaire d'hôtel vide, voyeur, à la libido difficilement contrôlée. Ce n'est probablement pas le film idéal pour commencer à regarder un fil du cinéaste, mais pour ceux qui sont habitués à ses thèmes et excentricités, c'est un pur délice.

Le blu-ray de la compagnie Severin offre une magnifique version restaurée en version originale avec sous-titres anglais. Les deux extras sont superbes et bienvenus. Voodoo Jess est un long entretien avec Franco avec quelques interventions de Lina Romay, ou il nous raconte le contexte du tournage, son envie de tourner dans les magnifiques décors naturels, son appréciation débordante pour AjitaWilson et Lina Romay. The Mirror of Evil, encore plus long, est une entrevue avec Stephen Thrower, auteur  du livre Of Flowers of Perversion: The Delirious Cinema of Jesus Franco. Inutile de dire qu'il connait à fond son sujet et il partage son amour pour la filmographie du réalisateur. Incontournable.  Mario Giguère 

MADAME WEB - S.J. Clarkson avec Dakota Johnson, Sydney Sweeney, Isabela Merced, Celeste O'Connor et Tahar Rahim, 2024, États Unis, 116m

Cassie Webb se retrouve confrontée à son passé quand des visions incontrôlables l'amènent à protéger trois adolescentes d'un dangereux homme araignée.

Tout cloche avec ce film, que d'ailleurs personne n'a demandé. Sony continue de sortir des projets douteux pour garder les droits de Spider-Man tout en faisant tout en son pouvoir pour ne pas lier leurs films avec Spider-Man. Très impressionnant et ce film je pense prend la palme de la plus grosse merde de l'année. Scénario complètement idiot bourré d'illogismes, dialogues pénibles, méchant sans personnalité. En prime, un bon foutage de gueule où on nous annonce trois Spider-Women dans le trailer, alors qu'elles ne seront en costume que 30 secondes dans le film. C'est péniblement con avec Dakota Fanning qui passe le film à voyager partout avec un taxi, se permet un voyage au Pérou en plein milieu du film alors que le méchant cherche à tuer les trois adolescentes qu'elle laisse derrière elle et on a même droit à une finale bien conne où tout le monde est sauvé par le logo de Pepsi. Je ne blague pas. Abba

MARK LA GÂCHETTE aka Mark il poliziotto spara per primo aka Mark Shoots First - Stelvio Massi avec Franco Gasparri, Lee J. Cobb, Nino Benvenuti, Ely Galleani, 1976,  Italie, 100m

 L'inspecteur Marc Terzi (Franco Gasparri) débarque à Génova pour aider l'enquête sur un tueur en série qui se fait appeler Le Sphinx. Il va encore croiser l'homme d'affaire Benzi (Lee J. Cobb), toujours magouilleur, mais cette fois-ci, fraîchement kidnappé.

Un autre scénario des plus fascinants de Dardano Sacchetti ou l'on conserve le suspense et le secret du Sphinx jusqu'à une finale des plus spectaculaire. La caméra nerveuse du regretté Stelvio Massi est mise à profit dans de nombreuses poursuites, ou on met à profit le port de la ville. Franco Gasparri semble un peu plus expressif, à peine, et est moins désagréable avec la jeune vedette féminine, interprétée par Elly Galleani, imposée par les producteurs. Lee. J. Cobb est plus présent pour sa part et on se demande bien comment il est impliqué. On remplace Stelvio Cipriani à la musique par Adriano Fabi, dont ce serait la première trame sonore, avec quelques chansons rythmées. Massi utilise un autre ancien boxeur, Nino Benvenuti, dans un rôle de criminel à la tête d'un réseau de drogue on ne peut plus violent. La conclusion est plus que tragique et laissera un goût amer au spectateur, mais aussi au personnage de Terzi, qui semble vouloir laisser tomber sa carrière de justicier. Il reviendra dans un rôle différent, mais on l'appellera encore Mark, dans Mark colpisce Ancora, que je compte bien visionner, évidemment.

Le combo digipack BluRay + DVD sorti chez Artus Films bénéficie d'un master 4K restauré. En suppléments - présentation du film par Curd Ridel, toujours aussi heureux de nous parler cette fois des nombreux acteurs de soutien - entretien avec Danilo Massi, qui, s'il n'a pas joué cette fois dans le film de son père, a pu assister au tournage et nous offre une abondance de détails et anecdotes fascinantes - on termine avec un diaporama d'affiches et de photos. Offert en versions française et italienne avec sous titres français en option. Mario Giguère

MASSACRE IN DINOSAUR VALLEY aka Nudo e selvaggio aka Cannibal Ferox 2 aka Prisonnières de la Vallée des Dinosaures - Michele Massimo Tarantini avec Michael Sopkiw, Suzane Carvalho, Milton Rodríguez, Marta Anderson, 1985, Italie/Brésil, 88m

Un petit avion avec a son bord entre autre des chasseurs de fossiles en route vers l'Amazonie s'écrase. Les survivants devront affronter des cannibales, des animaux sauvages et l'exploitant d'une mine qui les ajoute à ses esclaves.

Je savais depuis fort longtemps qu'il n'y avait aucun dinosaures dans ce film et je n'étais pas pressé de le regarder. Le nom du réalisateur, Michele Massimo Tarantini, a cette fois retenu mon attention. Pour cause, Tarantini a oeuvré beaucoup dans les comédies érotiques, spécialement mettant en vedette Edwige Fenech. J'avais donc envie de voir ce que le réalisateur de La Flic chez les Poulets ou La Prof connait la Musique allait faire dans un genre  d'exploitation fort différent. Hé bien il commence par un peu de comédie suivi d'une tribu de cannibales certes moins cruels que ceux de Cannibal Holocaust. Il va enchaîner avec ce qui ressemble à un film de prison avec un patron libidineux et sadique. Un peu de nudité vient épicer le tout.

La plupart des cannibales sont interprétés par des soldats brésiliens en congé, ceci explique leur jeu approximatif. Une partie de la musique qui se promène dans tous les genres, est empruntée au film Blastfighter de Lamberto Bava, sorti l'année précédente, ce qui explique probablement pourquoi personne n'est crédité pour la trama sonore durant le générique. Tarantini s'en tire bien, somme toute, mais le film n'est pas un des plus mémorable dans ce genre jadis populaire. Mario Giguère

MONSTER LAGOON aka Emerald Lagoon - Bob Bragg avec Keely Allen, Randy Allen, Rick Johns, Chris Romero, 2011, États Unis, 70m

En Floride, le Dr. Connors et son assistante Libby disparaissent en explorant les eaux de la lagune Emerald dans les Everglades. Le père de Libby, incapable de retrouver sa trace, engage un couple dont le mari, Roland, connait bien l'endroit. Un monstre semble roder dans ces marais.  Roland et le papa se rappellent une légende à propos des habitants du continent perdu de Mu aussi connu sous le nom de Lemuria.

Le film débute avec des scènes qui reviendront plus tard, stratagème courant pour rallonger un film, tout comme le très long générique qui s'étire. Entre quelques scènes plus dramatiques, un humour léger s'installe. Le monstre ressemble à un homme avec du maquillage vert et beaucoup d'herbes pour cacher son visage. Si la photographie sous-marine est très belle, la balance de son très inégale agace énormément. Vers la fin, il faut se rendre à l'évidence, c'est un film pour la famille, très loin de tout ce qu'on peut imaginer en regardant son affiche. Le réalisateur est mieux connu pour sa longue carrière de cascadeur. Mario Giguère

MUMMY SHARK - Marc Polonia avec Jamie Morgan, Jeff Kinkerdall, Tim Hatch, James Kelly, 2024, États Unis, 66m

Dans une pyramide en Égypte, une équipe d'archéologues découvrent un étrange requin momifié qui serait d'origine extraterrestre. Quelqu'un ressuscite le poisson en cachette et l'envoie massacrer les infidèles qui ont ouvert la tombe.

Remplit de stockshots d'Égypte, de paysages, de pleine lune, de feu, d'intérieur de pyramides et encore plus. Cela rehausse peut-être sa valeur, la bande annonce semblant plus professionnelle, mais la fausse forêt et les costumes nous rappellent qu'on est devant un micro-budget. Marc Polonia, qui se donne un petit rôle, s'entoure encore d'acteurs avec qui il travaille régulièrement et boucle le film sans trop de prétention. On remarquera facilement que la momie est jouée par deux faux requins à l'apparence fort différente. Un divertissement fort léger. Mario Giguère

NIGHT OF FEAR - Terry Bourque avec Norman Yemm, Carla Hoogeveen, Mike Dorsey,  1973, Australie, 53m

On débute avec une femme qui perd son cheval et se fait poursuivre par un sadique. On suit alors une autre femme aux moeurs légères et au pied lourd dans sa voiture qui se retrouve coincée dans un cul de sac. Elle sera poursuivie par le sadique qui s'avère être aussi amateur de cannibalisme.

Night of Fear sortait en mars 1973 alors que Massacre à la Scie sorti en octobre 1974, comme quoi ce genre d'horreur implacable était en vogue à l'époque. C'était en fait supposé  être le premier épisode d'une série télévisée d'horreur qui devait durer 12 épisodes. Il n'a jamais réussit à jouer à la télévision australienne, la censure le condamnant aux oubliettes. Au diapason d'une époque on ne peut plus cruelle pour les jeunes blondes massacrées sans répit, la session d'horreur semble encore plus cruelle car il n'y a aucun dialogue durant tout l'épisode, que les cris de la victime et les grognements du monstre humain. Les effets gore sont juste assez explicites pour troubler le spectateur, les carcasses d'animaux étant éparpillées dans le décor de la cabane  démoniaque dans laquelle la victime s'enferme. Terry Bourque, scénariste et réalisateur, allait reformater son deuxième scénario pour la série en long métrage: Inn of the Damned. On croirait rencontrer la version australienne de Tobe Hooper. Mario Giguère

NIGHTMARE CONCERT aka A Cat in the Brain aka Un Gatto Nel Cervello - Lucio Fulci avec Lucio Fulci, Brett Halsey, Ria De Simone, David L. Thompson, 1990, Italie, 1h33m

L'ultime manière de faire un téléfilm à bas prix. Lucio Fulci se met en scène dans le rôle principal, celui d'un auteur de films sanglants qui passe ses nuits et bientôt ses jours, à revivre les moments tragiques et gore qu'il a mis en scène. Il se confie à un psychiatre, qui l'hypnotise et qui en profitera pour assouvir ses passions meurtrières, qu'il passera sur le dos de son patient.

Je ne crois pas que ce soit en aucun cas la façon de se dédouaner de son titre de maître du gore, mais bien de réaliser un autre contrat rapidement, sans trop de budget. Surtout qu'il pige dans ses derniers films, aussi tournés pour la télévision. Donc, Fulci bourre le long métrage d'extraits de ses films précédents. Malheureusement, en 1990, le cinéma d'exploitation en Italie est pour ainsi moribond et les chants du signe ne sont pas mémorables. Mario Giguère

PARADISE - Boris Kunz avec Kostja Ullmann, Corinna Kirchhoff, Iris Berben et Lisa-Marie Koroll, 2023, Allemagne, 117m 

Dans une société future où le temps peut-être monnayable, un couple voit leur vie bouleversée quand après l'incendie de leur maison, un d'entre-eux doit rembourser les assurances en se faisant enlever 40 ans de sa vie. Refusant d'accepter la situation, son conjoint décide de kidnapper la fille de la présidente de la compagnie responsable de l'opération et de s'en servir comme levier pour redonner à sa femme, ses jeunes années.

Rien de très éclaté ou de vraiment excitant dans ce film de science-fiction, qui en fait juste assez pour nous intéresser jusqu'à la fin. L'idée du temps comme d'une valeur a déjà été utilisé dans le passé, mais est ici confronté à trois personnages à trois stades différents de leur vie. Ça manque de folie, ça manque un punch qui arrive plus vite et d'une histoire avec une vraie fin (Est-ce que ça existe encore?). Le film m'apparaît un peu trop long également, avec des dialogues parfois interminables. Mais c'est dans la façon de gérer cette situation par le couple que le film gagne en intérêt et en profondeur. J'aurai aimé que le film se concentre presque uniquement sur cet aspect dans un ensemble plus lent ou soigné, ou qu'il entre davantage dans un film grand public. Ici, on dirait que le film est ambivalent et on se retrouve avec quelque chose qui manque d'identité, très Made in Netflix et oubliable. Abba

PROJECT A-KO aka Purojekuto A-ko - Katsuhiko Nishijima & Shigeru Morikawa, 1986-1990, Japon, Version originales japonaises avec sous-titres anglais, 6 Ova (Original Video Anime)

Série de quatre films anime originaux: Project A-Ko (1986);  Project A-Ko Plot of the Daitokuji Financial Group; Project A-Ko Cinderella Rhapsody et Project A-Ko Final. Project A-Ko Uncivil War pour sa part est une variation de l'original dans des rôles et un scénario différent.

A-Ko est une jolie fille aux cheveux rouges qui a pour amie la jeune C-Ko. Elles combattent régulièrement leur ennemi de toujours B-Ko, qui construit constamment de nouveaux robots, espérant éliminer A-Ko pour avoir C-Ko à elle seule. L'univers de science fiction rigolo et parfois sexy s'inspire de plusieurs séries anime et tokusatsu du genre, sans gêne totale. Appréciée des fans pour son animation de qualité, surtout dans les scènes de combats spatiaux de gigantesque vaisseaux et de robots de plus en plus gros et complexes. Un vaisseau tombé en plein coeur de la ville sera tour à tour un casino ou un parc d'attraction. De la pure folie japonaise, j'ai évidemment dévoré avec plaisir. Mario Giguère 

PTERODACTYL 2 - Ben J. Williams avec Kelly Rian Sanson, Danielle Scott, Jase Rivers, 2023, Royaume Uni, 76m

Un groupe de chasseurs, dans un secret presque total qui est curieux, se met en tête de se débarrasser une fois pour toute des ptérodactyles qui ont survécu au film précédent. Certains croient avoir affaire à une secte, un culte qui aurait kidnappé et violenté des amis. La confusion volontaire sera mortelle pour plusieurs.

Comme dans trop de suites avec encore moins de budget que le premier opus, environ le tiers du film est en fait des extraits du film précédent, sorti un an plus tôt, avec musique mais sans dialogues. Les ptérodactyles sont encore des créatures digitales peu crédibles et sont souvent absents. Les acteurs font leur possible pour faire semblant de croire aux oiseaux d'un autre monde. On pousse l'odieux jusqu'à nous donner une fin qui laisse de la place à une suite. Pitié pour les pauvres bêtes et les spectateurs. Mario Giguère

QUATERMASS 2 aka La Marque - Val Guest avec Brian Donlevy, John Longden,Sidney James, Brian Forbes, Vera Day, 1957, Royaume Uni, 85m

Après l'aventure du Monstre, le fort peu urbain Professeur Quatermass se heurte à son tour au mutisme et à l'intransigeance d'une autorité dans La Marque (Quatermass II/Earth against Satellite) de Val Guest en 1957. L'ambitieux savant s'aperçoit que son prototype de base lunaire a été construit dans le plus grand secret par l'armée, laquelle est contrôlée par des envahisseurs extraterrestres acheminés sur Terre par le biais de météorites, qui projettent de modifier notre atmosphère pour l'acclimater aux conditions propices à leur espèce, préfigurant ceux des séries Les Envahisseurs et Au-delà du réel (Un sénateur venu d'ailleurs et son émission volontaire de CO2) et de The Arrival de David Twohy en 1996. Le professeur Quatermass aura fort à faire pour mettre en échec la machination orchestrée au sommet de l'État et à laquelle est associée l'armée, qui est ici présentée comme une institution impénétrable plutôt que sous les traits plus positifs d'un corps garant de la sûreté nationale comme dans les films américains de la Guerre froide.

Guest, avec une histoire nouvelle, renoue avec les procédés qui avaient assuré le succès du Monstre. Là encore, le film comporte de nombreuses scènes fortes mises en scène avec efficacité : l'inspecteur Lomax (John Longdon, succédant dans le rôle à Jack Warner, indisponible pour le second film) se rendant chez son supérieur sous la pression de Quatermass et perdant son incrédulité lorsqu'il découvre que le commissaire (John Stuart) porte sur sa main le stigmate qui révèle sa possession par l'envahisseur ; la visite d'inspection de parlementaires amenés par Quatermass dans les mystérieuses installations, qui débute avec les convenances d'usage mais s'achève par une extermination pure et simple ; l'agonie du parlementaire Vincent Broadhead (Tom Chatto) tombé dans une cuve remplie d'ammoniaque, nourriture des créatures ; la tentative d'asphyxie des partisans de Quatermass par les envahisseurs qui ont bouché les conduits d'aération avec les corps de leurs ouvriers, puis l'irruption des gigantesques masses protoplasmiques formées par les extraterrestres qui avancent sur les insoumis après que ceux-ci ont détruit leurs dômes protecteurs, et qui tiennent quelque peu de la créature apparaissant à la fin de la nouvelle L'Abomination de Dunwich d'H.P. Lovecraft. La seule réserve que l'on pourrait formuler concerne l'épilogue, lorsque, après la défaite des créatures, la marque caractéristique des possédés disparaît aussitôt, comme s'il s'agissait d'un sortilège plutôt que d'un phénomène plus rationnel et biologique (cette plaie n'est que l'ouverture par laquelle a pénétré la forme infestante de l'envahisseur). Le film est basé sur la seconde série Quatermass produite par la BBC, dans laquelle l'acteur John Robinson a succédé dans le rôle-titre à Reginald Tate disparu subitement un mois avant le tournage. Il a été initialement tourné en couleur et par ailleurs comportait curieusement un plan avec une serveuse seins nus incarnée par Vera Day. Le Monstre et La Marque, qui bénéficient pour l'illustration musicale des stridences très étudiées du compositeur James Bernard, montrent de manière exemplaire comment, avec un budget minimal, un metteur en scène talentueux peut réaliser des films très imaginatifs et d'une grande efficacité. Le cinéaste américain Edward Bernds revendiqua le style de Guest pour son Space Master X-7 de 1958 qui conte la propagation d'un organisme parasite ramené par une sonde spatiale. Jean-François Berreville

Les RAISINS DE LA MORT aka The Grapes of Death aka Pesticide - Jean Rollin avec Marie-Georges Pascal, Felix Marten, Serge Marquand, Mirella Rancelot, Patrice Valota, Patricia Cartier, Michel Herval, Brigitte Lahaie, Jean Rollin, 1978, France, 87m

Dans le sillon de George Romero, Jean Rollin imagine un petit village français ou un pesticide répandu sur des vignes de raisin donne du vin qui les transforme en zombies.

C'est la présence de maitres des effets spéciaux de maquillage italiens qui rehaussent le film. Sans oublier la présence de la sublime Brigitte Lahaie. Dans l'édition spéciale de la compagnie Synapse, elle est toujours reconnaissante envers Rollin, le premier réalisateur qui lui a offerte un rôle loin de la pornographie. Dans une scène mémorable, elle y va d'un hommage à Barbara Steele  avec deux chiens qui apparaissent  juste pour l'occasion. Le réalisateur est alors toujours enthousiaste pour répondre aux question, en anglais. Mirella Rancelot  est excellente en femme aveugle qui doit se promener seule dans la ville assiégée. Sortie en 2002, ce dvd a aussi une relique d'une autre époque, avec un texte supplémentaire de Nigel J. Burrell dans un encart, pour mettre en contexte l'oeuvre. Moi qui n'avait jamais vu le film précédemment,  j'ai été choyé et heureux de découvrir ce classique. Mario Giguère

SHE WALKS THE WOODS - John Crockett & Brian McCulleyavec Danny Bohnen, Scotty Bohnen, Jason Potter, Vivienne Edridge, 2019, États Unis, 81m

Plus de 1600 personnes sont disparues dans les parcs nationaux et les forêts américaines. Trois jeunes hommes et une fille invitée vont tourner un épisode de leur série web Ultimate Survival sur la survie dans les montagnes rocheuses. Ils en viennent à croire qu'il y a un couguar dans les environs, mais ils se trompent mortellement.

Une des pires erreurs  qu'un réalisateur peut faire c'est probablement d'ennuyer ses spectateurs pendant plus d'une heure avant de démarrer un tant soit peu l'action. Ressemblant alors au film Blair Witch Project, une réussite dans le genre, tout se passe ici dans les dernières minutes avec une incohérence qui dérange sérieusement. Aussi tôt terminé, j'ai eu envie d'oublier l'expérience. Ceci dit, Vivienne Edrige est très bonne en  jeune fan de l'émission web, plus naturelle que les gars qui ont l'air d'adolescents excités qui ne savent pas faire un feu ou un piège du premier coup. Mario Giguère

THINGS HAPPEN AT NIGHT - Francis Searle avec Gordon Harker, Alfred Drayton, Robertson Hare, Beatrice Campbell, Gwyneth Vaughan, 1948, Royaume Uni, 79m

Ca brasse un peu dans la famille Prescott. On se prépare à recevoir le futur beau père de la plus vielle de leur deux filles. Un inspecteur en assurance débarque pour vérifier la validité des étranges réclamations. Car, avant tout, il y des objets qui bougent, des bibelots qui se cassent et des charbons ardent qui atterrissent dans une pièce ou sur le chapeau de la bonne qui menace de démissionner. On parle de poltergeist et voilà qu'un chasseur de poltergeist arrive aussi pour tenter d'expulser l'entité responsable. Madame Prescott est sur le bord de la crise de nerfs.

Comédie Anglaise légère d'après guerre, il met en vedette des vétérans de l'humour que, époque oblige, je ne connais point. Du côté poltergeist, on respecte ce que l'on connaissait à l'époque. Évidemment il faut surveiller la plus jeune des soeurs qui a des sautes d'humeur et dors très mal. C'est évidemment par elle que l'esprit frappeur se manifeste. Il est dangereux au début, mais dans la dernière partie, il s'amuse avec les trois hommes qui essaient de le chasser. On n'est pas loin du théâtre de boulevard, pour qui sait apprécier. Ça n'a donc rien à voir avec les dossiers Warren, mais si on s'intéresse un brin aux phénomènes paranormaux et que l'on accepte de sourire avec plaisir, on passe un bon moment. Mario Giguère

The TOMB aka La Tomba - Bruno Mattei avec Hugo Baret, Robert Madison, Katarzyna Zurakowska, Anna Marcello, 2006, Italie, 105m

Un groupe d'étudiants en archéologie et leur professeur sont au Mexique pour tenter de trouver un temple maya. Ils seront aidés par une femme qui a secrètement envie de ressusciter une momie vieille de 2000 ans. Les morts vont s'accumuler.

Bruno Mattei semble avoir un budget assez confortable pour construire un temple, avoir des costumes d'époque, une  momie et des quasis zombies à profusion. Le scénario a le malheur de mettre en scène des étudiants qui se plaignent de tout et sont racistes et irrévérencieux. Ils n'ont l'air en rien de savoir comment faire des fouilles et on ne se plaindra pas lorsqu'ils commencent à mourir de manières horribles. On a droit à une scène très inspirée  par la danse inoubliable de Salma Hayek dans From Dusk till Dawn. Anna Marcello est une vilaine hors pair. Mattei a eu l'air de s'amuser et s'offre une finale grandiose. On n'a guère le temps de s'ennuyer et si ce n'était des jeunes acteurs insupportables, je le recommanderais. Mario Giguère 

TRAGIC CEREMONY aka Estratto dagli archivi segreti della polizia di una capitale Europea - Riccardo Freda avec Camille Keaton, Tony Isbert, Máximo Valverde, Luigi Pistilli, Paul Muller, 1972, Italie & Espagne, 86m

Quatre jeunes adultes, Jane, Bill, Joe et Fred, reviennent d'une journée passée à la plage lorsque leur voiture tombe en panne d'essence. Un vieux pompiste leur en donne juste assez mais pas trop. Ils vont arrêter, à sec, pour cogner à la porte un vaste domaine anglais ou on les invite à passer la nuit. Jane descend dans le sous-sol ou elle assiste à une messe noire. Lorsque les trois garçons débarquent, le tout vire au carnage. La fuite est leur seule solution temporaire, mais la police est à leur trousse.

Sur une belle musique du grand Stelvio Cipriani (Luana, Nightmare City, Rabid Dogs), le film débute sur un bateau en mer avec des frictions évidentes entre tout le monde. Le scénario a une structure curieuse, la scène la plus spectaculaire se passant dans sa première partie. On devine assez facilement ce qui se passe et le final ne sera donc pas une grande surprise et ne sera pas spectaculaire. Il est de notoriété que Riccardo Freda n'était pas enchanté de tourner le film. Il a de bons acteurs sous la main cependant, tel Luigi Pistilli et Camille Keaton. Keaton, plus connue pour  What have you done to Solange, tourné précédemment la même année, ou I Spit on your Grave (1978). Paul Muller arrive en toute fin, un médecin qui explique tout pour ceux qui n'auraient pas deviné ce qui s'est passé. Intéressant, mais pas le meilleur film du maître de l'horreur gothique. Mario Giguère

Les TRAVAUX D'HERCULE aka Hercules aka Le fatiche di Ercole - Pietro Francisci avec Steve Reeves, Sylva Koscina, Fabrizio Mioni, Ivo Garrani, Gianna Maria Canale, 1958, Italie, 104m

Le roi de Iolcos, Pellas, fait venir Hercule à sa cour pour lui confier l'éducation de son fils, Iphitos. Ce dernier, jaloux de la force de son précepteur, trouve la mort en affrontant le lion de Némée. Pellas envoie alors Hercule combattre de taureau de Crète. Mais le trône de Iolcos revient de droit à Jason, Pellos n'étant qu'un fourbe usurpateur. Hercule va s'embarquer avec Jason sur l'Argos à la recherche de la Toison d'or afin de l'aider à reconquérir son royaume.              

Sans oublier que, par amour, Hercules (Steve Reeves) renonce à son statut de demi dieu pour devenir simple humain, question de courtiser la belle Iole, fille de Pelias (la divine Sylva Koscina). C'est dire que l'histoire un peu complexe est un festival de rebondissements et de grandes batailles. Cinq ans avant le film Jason et les Argonautes de Don Jaffey, ici Jason est ami avec Hercules et pour sa part jette son dévolu sur Antea, la Reine des Amazones (la formidable Gianna Maria Canale). Il faut dire que les belles amazones offrent à Jason et son équipage un festin digne des dieux, de belles compagnes et des danses affriolantes, rien de trop beau.

Pilier du Péplum, ce premier Hercule allait être suivi d'une foule de suites avec ou sans Steve Reeves. Le genre n'était pas nouveau, existant depuis le cinéma muet, mais après le Spartacus de Riccardo Freda, les hommes forts allaient s'en donner à coeur joie. Cinéma Populaire, grandiose et souvent accompagné de diverses créatures légendaires, le péplum aura une bonne durée de vie. J'avait vu il y a quelques mois Helen of Troy de Robert Wise, plus grandiose avec un budget plus élevé, mais sans Hercules et surtout sans Gianna Maria Canale et Sylva Koscina. Petite remarque: je ne sais pas pourquoi, mais les scènes de nuit avec les hommes singes et un énorme monstre étaient très sombres. C'est du bonbon pour les yeux et la musique d'Enzo Masettiet et la superbe photographie de Mario Bava ne font qu'ajouter au plaisir.

En suppléments dans l'édition Coffret digipack Blu-ray Dvd, master 2K restauré, parue chez Artus Films, on trouve Hercule déchaîné - entretien avec l'acteur Willy Colombini, plein d'anecdotes savoureuses, un diaporama d'affiches et de photos et la bande annonce originale. Il ne faut pas manquer le livret de 64 pages rédigé par Emmanuel Rossi : Steve Reeves, biographie de l'acteur, indispensable. Film offert en version audio français et italien et avec sous-titres français en option. Mario Giguère

La VÉNUS EN FOURRURE aka Devil in the Flesh aka Le malizie di Venere- Massimo Dallamano avec Laura Antonelli, Régis Vallée, Loren Ewing, Renate Kasché, 1969, Italie, 86m

Sévérin est un écrivain qui demeure dans un hôtel sur le bord d'un lac, cherchant l'inspiration. Wanda, elle, est une jeune mannequin qui semble totalement en mode séduction. Étant voisins de chambre, Sévérin espionne par un orifice dans un mur la belle qui se promène nue, portant négligemment un manteau de fourrure. L'écrivain séduit la belle volage et l'entraîne rapidement dans une relation  ou les degrés de plus en plus élevés de sadomasochisme risquent de provoquer une rupture permanente.

Le film sort originalement en 1969 en Allemagne et en Italie, mais est retiré immédiatement par la censure et ne va sortir finalement qu'en 1975. Si les années Peace and Love ont débuté dans les années 1960, il faut attendre les années 70 pour voir la période d'amour libre se transformer en déferlante sur les écrans et la sortie du Emmanuelle avec Sylvia Kristel en 1974. Hé bien le roman original de Léopold Von Sacher-Masoch, La Vénus à la Fourrure, qui allait donner naissance dans nos cultures au terme masochisme, est lui sorti en 1870. L'adaptation à une époque en principe plus permissive aurait pu mieux passer, mais le sujet demeure hors-normes, malgré la disparition de nombreux tabous. Ca débute en relation coquine avec un homme coincé, chanceux de rencontrer une femme on ne peut plus libérée. Malheureusement, en avançant et en progressant dans la douleur et la jalousie de monsieur qui augmente, c'est la colère et la violence qui s'invite dans la relation. C'est à ce moment que ca deviens difficile pour le spectateur, on ne sait trop jusqu'ou on va aller, jusqu'a l'extase ou la mort. J'avoue que je n'ai pas vu venir la pirouette finale.

Ceci dit l'actrice principale Laura Antonelli est d'une beauté rare pendant que Régis Vallée a l'air parfois assez froid dans son interprétation. Le regretté Dallamano, collaborateur de Sergio Leone, photographe, réalisateur et scénariste, réalise avec excellence cette histoire entre érotisme et violence physique, sexuelle et psychologique. Un classique à découvrir.

En suppléments dans l'édition Coffret digipack Blu-ray Dvd, master 2K restauré, parue chez Artus Films, on débute par une longue présentation du film par Emmanuel Le Gagne et Sébastien Gayraud. On met en contexte la publication du roman original et l'arrivée du masochisme, les différentes adaptations et la présentation de la carrière des acteurs principaux. On a droit à un entretien avec le directeur de la photographie Sergio d'Offizi. Également un long entretien avec Alida Cappellini, directrice artistique qui parle longuement de sa relation avec l'actrice principale dont elle nous raconte la triste fin de carrière. On termine avec un diaporama d'affiches et de photos ainsi que la bande annonce originale. Offert en version audio français et italien et sous-titres français en option. Mario Giguère

The WAD aka The Wad: The True Story Behind the Phantom Lake County Chewing Gum Disaster - Chistopher R. Mihm avec Elliott Mihm, James Norgard, Michael Cook, Mark Haider, 2024, États Unis, 82m

 Daniel Johnson, présentateur télé de la station KPHL, anime une émission spéciale sur une catastrophe qui a trop longtemps été passée sous silence. En accumulant entrevues, reconstitutions et matériel d'archives, on y retrace l'aventure sensationnelle d'une boule de gomme mutante, dotée d'une conscience, qui prit des dimensions gigantesques et faillit détruire le comté de Phantom Lake.

L'affaire de la gomme avait été mentionnée dans un film précédent du réalisateur scénariste et cette autre aventure extravagante est offerte en documenteur parodique. On y retrouve donc beaucoup de personnages vus auparavant, notamment le maire de la ville, Boland, interprété par le réalisateur. On rencontre aussi des témoignages inédits comme celui de Norma Lynn Boland, dernière épouse, veuve du maire, interprétée par Gwen Ruhoff, vraiment drôle. La fin sera surprenante. Le tout se passe des années plus tard que la série de films précédente. après la mort de plusieurs protagonistes. Utilisation toujours judicieuses d'images et de musiques d'archives insérées avec brio. Mario Giguère 

WARFARE - Alex Garland & Ray Mendoza avec D'Pharaoh Woon-A-Tai, Will Poulter, Cosmo Jarvis, 2025, États Unis et Royaume Uni, 95m

Le 19 novembre 2006, un peloton des forces spéciales de la marine de guerre des États-Unis débarque en catimini dans un quartier de Ramadi en Iraq, en pleine guerre. Leur mission de surveillance du quartier va prendre une tournure dramatique.

Film co-réalisé par Mendoza, véritable vétéran de la guerre e l'Iraq, d'après les souvenirs authentiques des gens qui ont participé à l'opération militaire, incluant Mendoza. C'est très intense et on ne s'occupe guère de la famille qui a été séquestrée. Je retiens la mère qui répètera: Pourquoi ?,  Pourquoi ? Si c'est réaliste, on se demande pourquoi les soldats passent leur temps à entrouvrir les rideaux, ou espionnant grâce à un trou béant dans un mur. De quoi permettre aux Iraquiens de les repérer facilement. Il est effarant et surprenant de se rendre compte qu'ils ont l'appui de satellites ou drones qui surveillent les allées et venues des habitants du quartier. Surprise aussi que des avions sont proches et prêts à intervenir, tout comme des blindés tellement proches. Ce sont les grenades et les bombes qui ne font mal, pas vraiment les balles. 

J'ai eu rapidement à l'esprit une expression qui était écrite sur toutes les bandes dessinée de guerre parues dans les années 60-70 chez DC Comics: War is Hell (La guerre c'est l'enfer). Plus tard je penserai trop souvent au Stormtroopers de George Lucas, à cause du nombre incroyable de balles tirées qui ne frappent peu de cibles au final. La vision des survivants tous joyeux en épilogue laisse un goût amer. Je ne sait si le film peut servir à exorciser les souvenirs de guerre des vétérans, ce serait tant mieux, mais il renforce mon sentiment que trop de guerres sont inutiles et cruelles. Mario Giguère

WAXWORK - Anthony Hickox avec Zach Galligan, Jennifer Bassey, Joe Baker, Deborah Foreman, Michelle Johnson et David Warner, 1988, États Unis, 95m

Une bande d'ados aisés sont invités à une représentation spéciale dans un musée de cire. Lors de la visite, deux des membres de la bande disparaissent. En fait, ils ne sont pas disparus, ils ont traversé une dimension les amenant dans la réalité de la statut de cire dont ils sont à proximité. Sauf que, le musée se spécialise dans les statuts d'horreur...

Si vous avez aimé la folie de CABIN IN THE WOODS, vous risquez de bien apprécier sa version rétro et plus cheap avec WAXWORK. J'ai passé un très bon moment, ça n'a rien d'effrayant, mais c'est amusant et très rythmé. On a presque l'impression de voir un film à sketchs, car les moments où les personnages entrent dans une scène d'horreur sont longs et travaillés. Parfois, on travaille davantage l'atmosphère, parfois tout l'intérêt est dans les effets spéciaux étonnamment bons ici. Le plus gros défaut du film et je pense qu'il est majeur, est qu'on présente une bande de jeunes et qu'on se tient à la formule d'en faire de la chair à scènes pour les meurtres, alors que le film aurait gagne à  simplement les développer un peu, parce qu'ils atteignent un beige vraiment soporifique. Il y a une tonne de clins d'oeil et de références à des films de monstres de la Universal et l'hommage est vraiment sympathique et on termine tout ça avec un gigantesque brawl avec tous les monstres qui aurait gagné à être travaillé davantage. Malgré tout, un bon petit film très sympathique. Abba

X-MEN APOCALYPSE - Bryan Singer avec James McAvoy, Michael Fassbender, Jennifer Lawrence, Nicholas Hoult, Oscar Isaac, Rose Byrne, Evan Peters, Josh Helman et Sophie Turner, 2016, États Unis, 144m

Apocalypse. le tout premier mutant, est réveillé du profond de la Terre, lui qui y a été enterré après avoir régné sur l'Égypte comme un despote. Apocalypse recrute quatre lutteurs qui grâce à lui auront leurs pouvoirs décuplés. C'est les X-Men qui sont les seuls à pouvoir l'arrêter, car Apocalypse compte bien laver la Terre de ceux qu'il juge faible.

Ouais ben, j'ai détesté. Et en plus, plus je pense à ce film, plus je le déteste. Malgré ce qu'on aurait pu s'attendre après l'audacieux et à mon sens très réussi DAYS OF FUTURE PAST, Bryan Singer n'a pas continué sur sa lancée, il a plutôt semblé extrêmement paresseux avec son film suivant, comme s'il n'en avait rien à foutre. En fait oui, je pense que Bryan Singer n'en a rien à foutre du matériel avec lequel il travaille, il veut son film et semble vraiment regarder de haut ceux qui s'attendaient à quelque chose qui ressemblait un peu au Apocalypse de leur souvenir. Il n'en est rien, X-MEN : APOCALYPSE est un des plus gros fourre tout de l'année, c'est un film bourré d'idées inachevées, de personnages sous-exploités et entouré d'une histoire oubliable et faible. Trop de personnages à exploiter, trop de fan-service pour aucune raison. Des personnages majeurs et avec énormément de potentiel comme Nightcrawler, Storm, Psylocke etc. n'ont absolument RIEN à se mettre sous la dent et sont seulement présents pour attirer les fanboys. Chaque scène se vit avec un découragement supplémentaire, parce que jamais, mais JAMAIS ça ne lève. Les deux seules scènes que j'ai trouvées dignes d'intérêt sont celles avec Magneto alors qu'il essaye de vivre une vie rangée et celles avec Quicksilver, toujours aussi rigolotes. Et le summum, le putain de coup dans la gueule ultime est le désir évident de Jennifer Lawrence d'être... Jennifer Lawrence durant la quasi-totalité du métrage dans des storylines mélodrames ultra à chier. On la voit en tant que Mystique environ... 2 minutes dans tout le film. Ah oui et Wolverine fait une présence... Mais on ne comprend pas trop pourquoi, en tous les cas, les fans seront contents de le voir... I Guess. Je me suis fait royalement chier. Abba

ous pouvez participer en écrivant sur notre forum - clubdesmonstres.actifforum.com/

Google
 
Web www.clubdesmonstres.com

100 FILMS | INTRODUCTION | ART | ARCHIVES | BESTIAIRENOS CHOIX | COURRIER | DICTIONNAIRE VISUEL | EDWIGE FENECH | FIGURINES | FORUM | GAZETTE | LECTURES | LIENS | LUTTE | MP3 - WAV | MUSIQUE | REPORTAGES | RESSOURCES | PHOTOS